Cette année, on a décliné toutes les invitations et remplacé l'achat de la dinde par celui d'une carte des P.O. Non contents de nous délester des contraintes et du stress des obligations que nous imposent les fêtes de fin d'années, nous sommes allés nous coucher comme des poules, après quelques épisodes passionnants de Dexter, puisque le réveil n'allait pas tarder à nous sortir de sous les couettes pour une épopée délicieuse sur la route des sources sauvages d'eau chaude Occitanes.
Il existe pas moins d'une soixantaine de sources d'eau chaude le long des Pyrénées Orientales dont certaines ne m'étaient pas inconnues. Nous avions donc planifié un petit Road Trip de trois jours avec pour objectif de nous relaxer, nous faire plaisir et, pour ma part, m'entrainer un peu à la photographie ; pour ce faire, je n'ai pas rechigné sur l'aide du site de Momondo avec leur liste des sources sauvages, il nous a été facile d'établir un itinéraire d'environ 600 kilomètres et le défi était lancé...nous allions également tester la feuille de route de Momondo avec ses sources et ses villages.
Pas besoin de vous décrire les quelques 200 premiers kilomètres : les 160 km d'autoroute n'ont eu de passionnants que mes grands discours ou, soliloques, au grand dam du pilote, patient ou peut être un peu sourd ! La sortie sur la départementale ne fut guère plus intéressante et il nous a fallu attendre d'arriver à Eus pour commencer à apprécier l'escapade !
Le village d'Eus, construit en terrasses, fait parti du classement des plus beaux villages de France. De l'église Saint Vincent, perchée au sommet, se jettent de charmantes et merveilleuses petites ruelles pavées de galets, qui descendent en se tordant au pied du village dans une garrigue colorée et odorante. La vue depuis la place de l'église, anciennement place de la citadelle, est grandiose. Un panoramique exceptionnel des Pyrénées ! 
En marchant dans les ruelles de Eus, impossible de rater la singularité des portes aux couleurs vives, décorées de fleurs de tournesol. Le périple commençait fort bien (si ce n'est qu'un 25 décembre au milieu de la garrigue, point de café chaud ou de gueuleton à des kilomètres à la ronde) et la carte de route de Momondo s'annonçait être à la hauteur de mes espérance !
Il est presque midi et nous reprenons la route pour Canaveille, que nous avons choisi pour notre picnic béni ; composé de deux croque-monsieur chacun, une compote et une clémentine, et, croyez moi : un jour férié, au milieu de nulle part, c'est un festin de rêve !. C'est aussi à Canaveilles que se trouve la première source d'eau chaude de notre petit voyage Spa...c'est parti…
Canaveilles, Canaveilles...
Soyons clairs...très clairs : il y a un avant Canaveilles et un après Canaveilles ; après Canaveilles...les américains et leurs villages fantômes du Far West n'ont qu'à bien se tenir ! c'est dit !
En bons citadins que nous sommes, nous avons vaillamment attaqué la route qui serpente à flan de coteaux et mène, en hiver, les plus perdus et les ignorants qui pensent la source au village - ça c'est nous -...à Canaveilles. La rencontre ne fût nullement malheureuse. I
l règne à Canaveilles, un silence tout à fait particulier, pas celui de la campagne, ni celui de la nature, le silence de la pierre qui vieillit presque seule, plein sud, fendue par le soleil ; là haut ; là bas ; il n'y a que le Canigou qui voit Canaveilles et protège ses solitudes...
Je vous rassure : il y a bien 46 habitants (en tous cas en 2013) à Canaveilles et nous en avons croisé trois - je vous le jure - ! Deux très aimables canaveillois qui nous ont indiqué la source et cette femme...plus silencieuse que Canaveilles, appuyée sur le vide, gardienne du clocher.
Nous avons quitté le bourg, laissé derrière nous ce village où le temps s'est arrêté et dévalé la pente - 20 km/h sur l'unique route de Canaveilles équivalant à un 360 km/h sur une piste de formule 1 - Source...nous voilà !
Cette dernière, qui se situe en contrebas, n'est pas très grande. Pour y accéder, il faut descendre, marcher une dizaine de minutes en partant du croisement - je ne vous en dirais pas plus puisque l'interêt du mot sauvage ici est bien de laisser une petite part de mystère, à vous de chercher le trésor - à mi chemin, déjà, flotte dans l'air cette douce odeur de souffre qui vous encourage à continuer votre quête.
Je n'ai pas pu faire de photo pour cette source, souhaitant préserver l'intimité des personnes qui s'y baignaient (et puis j'avais faim !). Vous n'aurez donc là, qu'un bref aperçu de celle ci.
Nous voilà au point un peu délicat de la feuille de route de Momondo, puisque il s'agit de partager avec vous  une visite qui est, par mesure de sécurité : interdite ! Nous l'avons faite malgré tout, d'abord parce que j'en mourrai d'envie et parce que ça semblait vraiment chouette et grisant.
Non loin du croisement où se trouve l'entrée du sentier de la source, avant le tunnel, se trouve le départ d'une autre petite route qui descend (elle aussi) aux ruines de l'ancienne station thermale du Relais de l'Infante, ravagée par le feu en 1984. Le chemin est dangereux en raison des éboulements de roches voire de rochers sur ce dernier. Si vous décidiez de vous lancer, c'est donc en connaissance de cause. Bon, et puis, si l'idée d'enfreindre les règles (clairement marquées à l'entrée) ou d'être éventuellement aplati comme un naan sur l'asphalte ne vous plaît guère : il est toujours possible de prendre le célèbre petit train jaune, duquel vous pourrez, en toute sécurité, contempler les ruines.
Ainsi s'achevait notre visite dans les parages de Canaveilles, à 14h30, il était temps de reprendre la route pour Prats Balaguer, là où nous avions choisi, cette fois, de prendre notre premier bain chaud !…


Je vous retrouve donc ici, pour la seconde partie de notre épopée...à tout de suite

Ce qu'il faut retenir :

* Je parle beaucoup en voiture
* Les villages du bout du monde...c'est vraiment chouette
* Un simple croque monsieur pourrait bien faire votre bonheur un jour !

À plus tard les ami(e)s...
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